Naoko Olivier - Voleuse d'âmes

J'ai grandi avec un crayon dans une main, un appareil photo jetable dans l'autre, et le caméscope à cassettes de mon père suspendu à mon cou. Au milieu des reproductions de Klimt, Modigliani et Titouan Lamazou, et des grattes-ciels de DVD recouvrant les murs, allant de Disney à Godard en passant par les Monty Pythons et Bertrand Blier, la création a toujours été partout : dans les poèmes que j’écrivais depuis que je savais tenir une plume, dans les dessins, les peintures et les collages, dans les histoires que je me racontais, marchant loin derrière les autres en promenade, ou seule dans ma chambre avec mes playmobils. Et surtout dans les photos et les vidéos que je capturais à la moindre occasion, émerveillée par la magie de l'instant suspendu apparaissant doucement sur le carré blanc dégueulé par l'appareil polaroid, ou  par le pouvoir  grisant de quelques millimètres de plus ou de moins au bord du cadre., racontés par un discret panoramique.
Montrer, dévoiler, suggérer, censurer, cacher. Éclairer la réalité du jour par le prisme pérennisant d'un objectif.

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Au fil du temps et des combats inconscients que l'ego remporte sur l’innocence de l'enfant, les poèmes se sont transformés en nouvelles, puis en scénarios ; les photos souvenirs en photo-shoots et books, les montages pour rire en court-métrages expérimentaux.

Et j'ai décidé de présenter ces bribes de démarche artistique au vaste monde sans foi ni loi d'internet, parce que j'ai été convaincue par quelque passant flatteur que je me devais de partager avec le monde le résultat hasardeux de mon amour pour la vie et les humains.

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Alors je continue. J'explore la multitude de chemins qui permettent d’accéder aux secrets de l'âme, et, par eux, à la beauté sibylline de l'existence.